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Le tome 27 du Bulletin de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles est disponible !

Publications de la CRMSF

Une fois de plus, c’est l’éclectisme le plus total qui est à l’ordre du jour pour la table des matières de la livraison millésimée 2015 du Bulletin de la CRMSF. Les textes ainsi publiés vont en effet de l’examen général d’un domaine à l’échelle de la Wallonie ou de la Belgique, à l’étude d’un bien patrimonial ou d’un aspect particulier et ce, dans un cursus chronologique qui mène le lecteur du XIe au XIXe siècle.

- Pour une lecture affinée du chantier gothique en région mosane : étude archéologique de l’ornement sculpté par Aline WILMET (aspirant F.R.S.-F.N.R.S. à l’Université de Namur)

Cet article propose d’examiner un important aspect de l’archéologie du bâti. Depuis quelques années déjà, les recherches relatives aux techniques et aux outils de la taille de pierres employées dans l’architecture se sont multipliées, mais ces analyses ont principalement porté sur les maçonneries communes, l’ornement sculpté n’étant envisagé jusqu’ici que de façon marginale. Telle que présentée par l’auteur, l’analyse archéologique approfondie de l’ornement sculpté, et des techniques de taille y réservées, doit constituer un apport indéniable à la connaissance, la compréhension et la datation des chantiers médiévaux dans la région mosane.

- La façade occidentale de la collégiale Notre-Dame de Dinant : montée des marches du bâti médiéval par Antoine BAUDRY (titulaire d’un Master en Histoire de l’Art et Archéologie de l’Université de Liège)

Cette étude remet en cause l’interprétation traditionnelle de la datation de cette partie de la collégiale, considérée par la littérature du XIXe et du XXe siècle comme remontant au XIIIe siècle, en établissant que cette façade, dans sa composition actuelle, est le fruit de cinq phases de chantier distinctes, échelonnées entre les deux derniers tiers du XIVe siècle et les deux premiers tiers du XVe siècle. Cette contribution invite ainsi à l’examen détaillé de l’ensemble par une vaste campagne d’archéologie du bâti.

- Deux maisons à pan-de-bois, témoins de plus de quatre siècles d’histoire de Bouvignes (rue des Potiers, 4-6) par Eglantine BRAEM (titulaire d’un Master en Histoire de l’Art et Archéologie de l’Université catholique de Louvain)

L’auteur présente une étude sur deux immeubles du XVIe siècle, classés comme monument par arrêté de l’Exécutif de la Communauté française du 20 avril 1982, situés à Bouvignes. La restauration de ces deux intéressants immeubles, qui vont d’ailleurs être réunis pour ne plus former qu’un seul logement, est terminée pour le gros-œuvre (façades et toitures) depuis l’été 2015. La fin du chantier d’aménagement de l’intérieur est prévue pour l’automne prochain. Cette étude vient bien compléter les recherches consacrées ces dernières années aux pans-de-bois en région mosane, notamment celle de David Houbrechts publiée en 2008 dans la collection des Dossiers de la C.R.M.S.F.

- Considérations patrimoniales sur une maison de Tournai par Francis TOURNEUR (secrétaire général de l’a.s.b.l. « Pierres et Marbres de Wallonie » et membre de la section des Monuments)

Cette contribution met en exergue le caractère aléatoire de certaines procédures de classement comme monument. Cet article est relatif au cas emblématique d’un immeuble du milieu du XVIIIe siècle, sis rue Saint-Jacques n° 17 à Tournai, classé comme monument pour sa seule façade avant et dont la protection des autres éléments le constituant, manifestement aussi intéressants sur le plan patrimonial, n’a pas été prise en considération. L’auteur souhaite ainsi attirer l’attention sur les effets à long terme de ce type de protection utilisé pendant plusieurs décennies et initier une réflexion sur la pratique du classement elle-même.

- Démembrement des autels baroques et néo-classiques au XIXe siècle en Belgique par Delphine STEYAERT (docteur en Histoire de l’Art de l’Université Libre de Bruxelles et chercheuse aux Musées royaux d’Art et d’Histoire). Cet article est complété de deux encarts : Marbre sacré, marbre odieux, ambiguïté d’une matière hautement symbolique et Walcourt ou la dure recherche de l’unité de style par Francis TOURNEUR

La question du remplacement des autels baroques ou néo-classiques durant la seconde moitié du XIXe siècle et la première décennie du XXe siècle, est à replacer dans le contexte général des grandes campagnes de restauration historicisantes des églises médiévales qui ont ponctué toute cette époque. L’implantation de nouveaux autels néo-gothiques est en effet la conséquence de ces restaurations d’ensemble, véritables opérations de « débaroquisation » systématiques, qui ont été largement promotionnées à cette époque par la toute puissante Gilde de Saint-Thomas et de Saint- Luc et encouragées par la Commission royale des Monuments. Pour cette recherche, Delphine Steyaert s’est notamment basée sur le dépouillement systématique du Bulletin des Commissions royales d’Art et d’Archéologie, qui, depuis 2012, est disponible en intégralité sous ce lien

- La découverte de deux calotypes de Gustave de Beaucorps montrant le château de Franchimont en 1857 par Patrick HOFFSUMMER (chargé de cours à l’Université de Liège)

C’est au sein des collections de la Médiathèque de l’Architecture et du Patrimoine à Paris, que l’auteur a pu identifier, parmi des acquisitions récentes, deux calotypes originaux de grand format, soi-disant représentant Château-Gaillard en Normandie, mais en réalité montrant le château de Franchimont à Theux. Ces photographies ont été prises lors d’un séjour à Spa, en 1857, par Gustave de Beaucorps (1824-1906), photographe amateur et élève de Gustave Le Gray (1820-1884), célèbre photographe officiel de la famille impériale sous le Second Empire. Ces deux documents photographiques, outre leur qualité artistique et technique, ont une valeur documentaire exceptionnelle puisqu’ils montrent du château un état tout différent de la situation actuelle. La végétation n’y a en effet pas encore envahi le site comme de nos jours et des parties entières du monument sont toujours debout à cette époque.

Avec ces six contributions, le Bulletin entend continuer à jouer son rôle de diffusion scientifique en matière de Patrimoine.

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